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Extraits des livres que nous aimons...

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Message par manelsky Ven 23 Jan - 18:58

:wink:
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Message par BouakaZ Sam 24 Jan - 9:07

- * :14: Panadola :imazighen:
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Message par boulevard boy Sam 24 Jan - 13:35

:bravo: Sabrina
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Message par manelsky Sam 24 Jan - 21:01

Je vous le conseille sans prétention...aucune :rigoool:

:imazighen: :imazighen: :imazighen: :imazighen: :imazighen: :imazighen: :imazighen:
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Message par nIzLa Lun 26 Jan - 1:34

manelsky a écrit:[center]Je n'ai pu m'empêcher d'exposer un résumé d'un roman que j'ai lu & que j'ai adoré , magnifiquement bien écrit , histoire captivante ... il s'agit de l'œuvre de Mouloud FERAOUN : La Terre et le Sang.Franchement je n'ai pas regretté. :wink:
......................................................................................


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Message par Benkad Ven 27 Mar - 21:29

Salam à tous,

Voici un autre passage de "LA BLESSURE" de Jean DANIEL ... un superbement riche bouquin ...

A la lecture, chacun de nous pourrait (si le cœur lui chante) s'identifier, à sa guise ou à sa convenance ce, à qui il veut ...

[[ "1er juillet l966

Le N.O. est né le 23 novembre 1964. Il y a plus de deux ans que je n'ai rien noté ici. Il me semble que j'ai caché tant de choses à un intime qu'il m'est difficile de reprendre langue avec lui. Je suis à Saint-Tropez, dans une villa où Michèle règne, sereine, heureuse, lumineuse. Je serai père dans deux mois. Il s'appellera Jérôme ou Jean-Marie. Elle s'appellera Sara. A cause d'une Sarah, longue et dorée, sœur de Leone, qui est passée un jour dans un bureau de l'Express et que je n'ai plus jamais revue.

Tozeur, vendredi 29 décembre

Noël chez Josette et Raouf. Avec les Morin (Edgar et Joanne) et Claude Perdriel. Nous avons laissé Sara à Paris. Josette, qui est la grâce même, et dont les yeux pétillent tantôt d'intelligence, tantôt de promesses, a toutes les qualités pour devenir une vraie, une grande journaliste, Elle sait écouter, susciter, s'effacer, engranger et enfin traduire. Elle a le don de l'image et du rapprochement. Elle écrit gai et vif. Elle s'identifie à ce qu'elle veut décrire au point de s'y dissoudre. Vibrante et impatiente, elle ressemble à certains moments à cette actrice anglaise. Greer Garson, qui jouait dans la Citadelle, d'après Cronin, l'épouse de Robert Donat. Cette jeune Sarthoise catholique baigne dans la politique tunisienne avec l'aisance de ces insectes qui prennent la couleur de l'herbe qu'ils frôlent.

J'écris ces notes au soleil. Joanne florin tricote en murmurant une chanson. Michèle et Josette préparent le déjeuner. Claude tente en vain de téléphoner. Edgar travaille. Je ne le connais pas depuis longtemps. Je découvre qu'il a toutes les curiosités, toutes les gourmandises, toutes les disponibilités et qu'il est capable de s'émouvoir avec autant d'euphorie devant une chansonnette que devant un beau texte, devant un mets épicé que devant une thèse séduisante; il y a en lui du curé rabelaisien qui dégouline de culture, de voracité, de gaillardise parfois jusqu'à l'obscénité. Mais il peut être aussi ce disciple de Pic de La Mirandole, qui voudrait tout
engranger, tout posséder et tout produire. Il a le bonheur avide, narcissique
et contagieux. Mais le personnage qui me paraît irrésistible dans l'originalité, souverain dans l'insolite, c'est bien sûr cette Joanne, longue Canadienne noire au regard à la fois fin, rieur, aigu et généreux, qui n'en finit pas de s'extasier devant les caprices d'Edgar. J'imagine bien Joanne au début de ce siècle à Montparnasse, ne vivant que la nuit, parmi les peintres et les artistes, ignorant l'heure et les contraintes, capable de tout l'amour du monde et dont la liberté éperdue est tout entière tournée vers le plaisir des
autres. Joanne est une grande dame, une artiste-née, un être bénéfique.
Personne n'aime aussi profondément dispenser la prévenance, les attentions, les égards, la joie. Elle nous est à tous et de beaucoup supérieure." ]]


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Message par manelsky Ven 27 Mar - 21:44

Il s'agit de quel livre ? :rigoool:
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Message par Benkad Ven 27 Mar - 21:53

manelsky a écrit:
Il s'agit de quel livre ? :rigoool:
Je viens d'ajouter et puis je termine mon post ... le pc se plante et m'a bouffé pleins de messages ...
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Message par manelsky Ven 27 Mar - 21:55

Merci :-011-:
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Message par Benkad Ven 27 Mar - 22:10

Ne me remercie pas pour le plaisir :-009-:
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Message par manelsky Ven 27 Mar - 22:12

:-009-:
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Message par Benkad Lun 13 Avr - 13:31

Salam à tous,

Je ne résiste pas à cet autre "bout", encore, dans "LA BLESSURE suivi de LE TEMPS QUI VIENT" de Jean DANIEL ...
Un passage qui parle de Frantz Fanon ... cet homme par lequel on s'imprègne de l'anti-racisme ... comme dans mon lycée qui porte son nom ... là bas ... dans la ville des paradoxes ... Alger ...
Frantz Fanon, l’humaniste, le révolté, le révolutionnaire, le visionnaire …

[[ " - LE CARNET - 1961 -

8 décembre

Mort de Franz Fanon aux États-Unis à trente-sept ans. A peine subi le choc de son livre, voici qu'il faut donner un destin à son message. Lui au moins va s'en tirer. Pas le préfacier. Pas Sartre. Fanon a écrit son livre tandis qu'il se savait condamné. Toutes les imprécations deviennent testamentaires et inspirées. Comment écrire lorsqu'une maladie dont on connaît l'issue immédiate et fatale vous retire du monde ? Les autres parlent de "fuite dans l'écriture". Quelle dérision! Aucune fuite n'est permise dans certaines conditions. On est plaqué, ligoté, camisolé. Fanon a-t-il écrit bien avant de savoir la vérité ? Ou d'être atteint par la souffrance ? Comment détourner son regard quand on sait ? Et si on y arrive, qu'est-ce qui peut ne pas rester vain? Donc Fanon est arrivé à se concentrer suffisamment pour laisser quelque chose qui ne soit plus lui, qui n'était déjà plus lui, une présence utile aux autres et qui n'est pas la sienne. Aux autres ? Peut-être d'abord ses malades. Il était médecin et psychiatre dans un hôpital algérien près de Blida. Une amie, Suzanne Taïeb, elle-même psychiatre, m'avait signalé la présence d'un illuminé toujours en état d'offrande et d'accueil. Fanon avait fait des études sur les névroses de ses clients. Il en avait tiré un livre Peaux noires, masques blancs. Cet Antillais avait remarqué que l'origine commune de toutes les névroses, c'était l'humiliation coloniale, la schizophrénie du colonisé, l'incapacité de vivre autrement que dans la pensée du dominateur. Lorsque ensuite il s'était mis au service de la révolution algérienne, il avait commencé à concevoir cet homme nouveau, c'est-à-dire pour lui désaliéné (décolonisé au sens le plus fort), qui avait besoin de supprimer sa référence à ce qui n'était pas lui - et Sartre dira de tuer l'incarnation de cette référence.

Je garde beaucoup de respect pour cet homme. Il avait quelque chose d'Oppenheimer, ce savant dont le masque m'avait frappé à Princeton. J'ai rencontré Fanon dans une capitale africaine, Addis-Abeba, je crois. Au fur et à mesure que son visage se creusait, et que ses yeux en somme le dévoraient, tout en lui s'intériorisait et sa poignée de main devenait plus pressante, et chaque fois chargée d'un message. Il avait une façon à la fois aiguë et indulgente d'affronter un regard. On hésitait toujours quelques secondes avant de savoir si l'on était admis dans l'exigeant univers où il s'était retiré, où il se tenait, pour penser à la condition des siens qui n'était pas encore pour lui la condition humaine.

Je ne suis pas sûr que les Algériens feront de lui un saint parce qu'il gêne tout le monde, parce qu'il aura dérangé tout le monde - y compris moi, d'ailleurs, tandis que j'écris ces lignes. Mais sa mort rend encore plus insupportable, je ne m'explique pas très bien pourquoi, la préface de Sartre. C'est Bechir Ben Yahmed qui est venu m'annoncer la mort de Fanon, peut-être en espérant que je pourrais écrire sur lui ? Déjà ? Et dans mon état ? A vrai dire, je pourrais écrire ce que je viens d'écrire mais Bechir Ben Yahmed déclare aimer fa préface de Sartre. Si je ne tenais compte de son goût pour le paradoxe et la provocation, j'y verrais la mesure de ce qui nous sépare. Je lui lis une phrase : "Car en ce premier temps de révolte, il faut tuer. Abattre un Européen c'est faire d'une pierre deux coups, supprimer en même temps un oppresseur et un opprimé. Restent un homme mort et un homme libre; le survivant, pour la première fois, sent un sol national sous la plante des pieds (…), fils de la violence, l'homme neuf puise en elle à chaque instant son humanité; nous étions hommes à ses dépens, il se fait homme aux nôtres. Un autre homme de meilleure qualité." Un autre homme! Lequel ? Cette familiarité que j'ai eue malgré moi avec la violence m'a empêché d'éprouver jamais le besoin atroce de tuer pour "m'affirmer". Quelle masturbation verbale! Quelle mortelle frivolité ! Si je tuais, si je le pouvais, je me nierais, je nierais tous les hommes. Y compris le rebelle d'Aimé Césaire qui se présente : "Mon nom : offensé; mon prénom : humilié; mon état ; révolté; mon âge : l'âge de pierre." Je n'ai jamais pensé que le courage consiste à préconiser le retour de chacun à l'âge de pierre. Je crois que ce que des colonisés (comme Bechir) disent aimer dans Sartre, c'est une certaine compréhension intime des fantasmes de l'humilié. Il est vrai que les Arabes m'ont toujours reproché mon amour de la vie, donc mon respect de la vie des autres. Pourquoi dis-je les Arabes ? Il me semble que l'islam leur a donné une plus grande capacité d'accueil et de consentement pour la mort.

Pour moi, le phénomène Fanon-Sartre est aussi important que le phénomène Sorel (Georges). Ce dernier avait infléchi les réflexions de Mussolini et de Lénine. Si les Damnés de la terre deviennent le livre référence de quelques grands agitateurs ou leaders, c'est tout le tiers monde qui peut entrer en convulsions. Après avoir trouvé nécessaire de tuer le colonialiste, ils trouveront indispensable de tuer ceux qui, parmi eux, hésitent à tuer. L'assassinat rédempteur sera pire que le crime logique des staliniens.

Ce livre de Fanon : un livre terrible, terriblement révélateur, terriblement annonciateur des justiciers barbares. Les disciples de ces thèses seront des assassins tranquilles, des bourreaux justifiés, des terroristes sans autre cause que celle de s'affirmer par la mort des autres. S'il faut la mort du Blanc pour que le Noir vive, alors on retourne au sacrifice du bouc émissaire. Je suis effaré, consterné, je suis trop malade pour répondre; de toute manière, aurais-je eu la voix ? Qui parlera ? Le bâillon du progressisme et du masochisme frappe de mutisme les meilleurs. C'est le désert. Mauriac, lui aussi, se sent "coupable". Et voici que Camus nous manque déjà. Il ne se doutait pas de ce qui lui survivrait. Ce n'est pas à Fanon que j'en ai, c'est à Sartre. Si c'est à cela que sert le génie, quelle dérision, quel démoniaque égarement!" ]]
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Extraits des livres que nous aimons... - Page 8 Empty La réussite n''''est jamais solitaire

Message par Benkad Sam 16 Mai - 16:42

Salam,

Si vous êtes "le chef" ou le dirigeant d'une entreprise, d'un club, d'un comité de supporters ... ou de quoi que ce soit de plus grand ou de plus petit ... vous devriez savoir déléguer ... c'est très important ...
Pour vous tous et pris dans "GENERATION BUSINESS" de Robert PAPIN, voici un deuxième passage que vous pourrez trouver dans le chapitre "La réussite n'est jamais solitaire"...

[[ "POUR MIEUX DÉLÉGUER.
PRENEZ D'ABORD CONSCIENCE
DE VOTRE STYLE DE MANAGEMENT


Quatre caricatures qui vous permettront peut-être de mieux vous situer

Vous êtes partisan du laisser-faire...

Vous faites apparemment confiance et vous laissez chacun "se débrouiller".
Peut-être agissez-vous ainsi par timidité ou parce que vous éprouvez des sentiments d'indifférence à l'égard de votre personnel, Vous êtes
cependant surpris de constater qu'il ne semble pas apprécier la liberté que
vous lui donnez et vous vous étonnez que l'exercice des responsabilités ne
semble pas constituer sa principale motivation. En fait, vos collaborateurs ne
savent pas si, dans la difficulté, vous vous révélerez faible ou autocrate. Vous
les laissez sans directives, vous ne les encouragez pas quand ils réussissent
et vous ne les sanctionnez pas quand ils échouent. Ils vous considèrent donc comme un patron peu fiable qui se désintéresse de leur travail. Peut-être éprouvent-ils à votre égard indifférence et mépris car, pour eux, le pire défaut d'un dirigeant c'est d'être inexistant.

Si vous pratiquez un management de style autoritaire ...

Vous aimez probablement imposer vos décisions, vous aimez également faire partager vos idées et vos goûts et vous aimez surtout faire plier autrui à votre volonté. Il vous arrive donc de changer d'avis, simplement pour contrer un subordonné et mieux vous affirmer. Vous décidez de tout et contrôlez tout car vous pensez que les personnes placées sous vos ordres n'atteindront jamais votre compétence dans aucun de leurs domaines d'activité. Vous ne voyez donc guère l'utilité de mieux les connaître et mieux les comprendre, d'autant que leur salaire et les avantages matériels dont ils bénéficient suffisent, selon vous, à les motiver. Certains subordonnés réagissent en adoptant une attitude soumise ou en déformant vos directives. Cela ne vous gène guère car les règles de promotion et de sanction restent suffisamment vagues pour vous donner la possibilité de prendre en défaut et de rejeter ceux qui voudraient contester votre autorité.

Si vous pratiquez le paternalisme ...
Vous considérez vos collaborateurs un peu comme vos enfants. Vous devez donc tout leur apprendre et surtout les aimer comme on aime ses enfants. Cet amour constitue leur principale motivation et l'affection qu'ils vous portent votre principale source de satisfaction. Vos subordonnés n'exerceront jamais de véritables responsabilités. Vous exploiterez leurs idées mais ils n'en garderont pas la paternité et quand ils quitteront l'entreprise, ils ressentiront le grand vide qu'éprouve un enfant lorsqu'il abandonne sa famille. Vous-même vieillirez d'un coup lorsque vous laisserez la barre et vous mesurerez votre efficacité en mesurant les difficultés rencontrées par celui qui vous aura succédé.

Si vous pratiquez le management consultatif...
Vous déclarez volontiers qu'un patron doit savoir décider après avoir consulté les subordonnés les mieux placés pour l'informer. Lui seul dispose en effet du recul nécessaire pour choisir les grandes orientations. Ce que vous appréciez le plus chez vos collaborateurs, c'est leur compétence technique. Vous choisissez donc les intéressés avec le plus grand soin et vous les affectez là où vous pourrez exploiter cette compétence avec le maximum d'efficacité. Vous accordez une grande importance aux procédures de contrôle et vous pensez que vos subordonnés les acceptent volontiers puisqu'elles s'exercent à posteriori. Chacun connaît la règle du jeu mais chacun éprouve l'impression désagréable de participer assez peu aux décisions que vous prenez.

Mais si vous pratiquez le management participatif...

Vous avez emprunté la voie difficile ...
Vous vous considérez non comme un décideur mais comme un animateur car vous estimez que la seule manière de motiver un individu, c'est de lui donner des responsabilités et de l'aider à les exercer. Vous assumez, certes, la responsabilité finale, mais vous acceptez qu'on remette en cause vos idées et vous demandez à vos collaborateurs de participer activement au choix des objectifs qu'ils vont poursuivre. Vous avez emprunté la voie difficile car ces collaborateurs vous reprocheront parfois de ne pas leur donner suffisamment de responsabilités. Vous aurez alors envie de leur reprocher leur ingratitude mais, fort heureusement, les résultats qu'ils obtiendront viendront vous aider à résister aux sirènes du management autocratique ou paternaliste. Ces résultats vous aideront également à accepter l'idée que les individus à fort potentiel dont vous vous êtes entouré puissent ambitionner de vous remplacer." ]]

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Message par moss34 Sam 16 Mai - 16:46

w allikoum salam

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Message par Benkad Sam 16 Mai - 16:52

C'est ton fils l'adorable petite frimousse sur la photo, moss? et c'est toi avec lui??
Si c'est la cas, Allah ibarek 3likoum ou ye7fadkoum l'ba3dakoum.
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Message par moss34 Sam 16 Mai - 16:59

Benkad a écrit:C'est ton fils l'adorable petite frimousse sur la photo, moss? et c'est toi avec lui??
Si c'est la cas, Allah ibarek 3likoum ou ye7fadkoum l'ba3dakoum.

oui c'est mon fils .ibarek fek inchallah et eytouel fi amrek . :-009-:


Dernière édition par moss34 le Dim 17 Mai - 1:26, édité 1 fois

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Message par belhouchet Sam 16 Mai - 17:02

Cent Ans de solitude de Gabriel García Márquez
À aucun moment de sa vie Aureliano n’avait été aussi lucide qu’en cet instant où il oublia ses morts et la douleur de ses morts, et se remit à clouer portes et fenêtres avec les croisillons de Fernanda, afin de ne se laisser déranger par aucune tentation du monde extérieur, car il savait à présent que dans les parchemins de Melquiades était écrit son destin. Il les retrouva intacts parmi les plantes préhistoriques et les mares fumantes et les insectes lumineux qui avaient fait disparaître de la chambre toute trace du passage des hommes sur cette terre, et il n’eut pas la sérénité de sortir les lire à la lumière, mais sur place, debout, sans la moindre difficulté, comme s’il les eût trouvés écrits en espagnol sous les rayons éblouissants de midi, il se mit à les déchiffrer à haute voix. C’était l’histoire de la famille, rédigée par Melquiades jusque dans ses détails les plus quotidiens, avec cent ans d’anticipation. Il l’avait écrite en sanscrit, qui était sa langue maternelle, et avait chiffré les vers pairs à l’aide du code personnel de l’empereur Auguste et les impairs avec les codes militaires lacédémoniens. La dernière défense, qu’Aureliano commençait à percer à jour quand il se laissa terrasser par l’amour d’Amaranta Ursula, avait consisté pour Melquiades à ne pas échelonner les faits dans le temps conventionnel des hommes, mais à concentrer tout un siècle d’épisodes quotidiens de manière à les faire tous coexister dans le même instant. Fasciné par cette trouvaille, Aureliano lut à voix haute, sans sauter une ligne, les encycliques chantées que Melquiades lui-même avait fait écouter à Arcadio, et qui étaient en fait la prophétie de son exécution, et il trouva annoncée la naissance de la femme la plus belle du monde, qui était en train de monter au ciel corps et âme, et il apprit la venue au monde de deux défunts jumeaux qui avaient renoncé à déchiffrer les parchemins, non seulement par incapacité et inconstance, mais parce que leurs tentatives étaient prématurées. À ce point, impatient d’apprendre sa propre naissance, Aureliano sauta tout un passage. Alors commença à se lever le vent, tiède et tout jeunet, plein de voix du passé, des murmures des géraniums anciens, de soupirs de désillusions encore antérieures aux plus tenaces nostalgies. Il n’y fit pas attention car il était à cet instant en train de découvrir les premiers indices de son être, dans la personne d’un grand-père concupiscent qui se laissait entraîner par la frivolité à travers un désert halluciné, en quête d’une très belle femme qu’il ne devait pas rendre heureuse. Aureliano le reconnut, continua de suivre les chemins occultes de sa descendance et découvrit l’instant de sa propre conception, entre les scorpions et les papillons jaunes d’un bain crépusculaire où un simple ouvrier assouvissait son goût de luxure avec une femme qui se donnait par rébellion. Il était si absorbé qu’il ne perçut pas davantage la seconde et impétueuse attaque du vent dont la puissance cyclonale arracha portes et fenêtres de leurs gonds, souffla le toit de la galerie est et déracina les fondations. C’est alors qu’il découvrit qu’Amaranta Ursula n’était pas sa sœur, mais sa tante, et que Francis Drake n’avait pris d’assaut Riohacha que pour leur permettre de se chercher dans les labyrinthes du sang les plus embrouillés, jusqu’à engendrer l’animal mythologique qui devait mettre un point final à la lignée. Macondo était déjà un effrayant tourbillon de poussière et de décombres centrifugé par la colère de cet ouragan biblique, lorsque Aureliano sauta onze pages pour ne pas perdre de temps avec des faits trop bien connus, et se mit à déchiffrer l’instant qu’il était en train de vivre, le déchiffrant au fur et à mesure qu’il le vivait, se prophétisant lui-même en train de déchiffrer la dernière page des manuscrits, comme s’il se fût regardé dans un miroir de paroles. Alors il sauta encore des lignes pour devancer les prophéties et chercher à connaître la date et les circonstances de sa mort. Mais avant d’arriver au vers final, il avait déjà compris qu’il ne sortirait jamais de cette chambre, car il était dit que la cité des miroirs (ou des mirages) serait rasée par le vent et bannie de la mémoire des hommes à l’instant où Aureliano Babilonia achèverait de déchiffrer les parchemins, et que tout ce qui y était écrit demeurait depuis toujours et resterait à jamais irrépétible, car aux lignées condamnées à cent ans de solitude, il n’était pas donné sur terre de seconde chance.
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Message par Benkad Sam 16 Mai - 17:05

waaaw !!!! Allah ibarek; Rebbi ikhellihoumlek ou yetrebbaw fel 3ezz wetta3a.
Merci pour la photo. Comment s'appellent-ils?
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Message par moss34 Sam 16 Mai - 17:08

Benkad a écrit:waaaw !!!! Allah ibarek; Rebbi ikhellihoumlek ou yetrebbaw fel 3ezz wetta3a.
Merci pour la photo. Comment s'appellent-ils?
ibarek fek inchallah. de rien
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Message par Benkad Sam 16 Mai - 17:12

Yeeeessss!!! Ce sont de très beaux prénoms!!!!
Khmous 3lihoum. Fais leur de gros bisous, pour moi, s'il te plait.
:-009-: :-009-:
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Message par moss34 Sam 16 Mai - 17:17

Benkad a écrit:Yeeeessss!!! Ce sont de très beaux prénoms!!!!
Khmous 3lihoum. Fais leur de gros bisous, pour moi, s'il te plait.
:-009-: :-009-:
merci beaucoup .je vais la maintenant leur faire un gros bisou de votre part promis :-009-: :-009-:

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Message par Benkad Sam 5 Sep - 4:21

Salam à tous,

Comme je m'"agrippe" aux "vieilleries" et que cela est réfléchi par certains "miroirs", je fais un (autre) "réchauffé" ... mieux vaut çà qu'une éventuelle nouvelle "discorde" à propos de mes lectures du moment ...
Benkad a écrit:Salam,

J'avais beau aimer les métaphores je n'ai pu vraiment saisir Nietzsche que lorsque j'ai "habité" son délire ... les choses prenaient place difficilement ... je creusais, je creusais ... tantôt c'était moi Zaratoustra ... tantôt c'était ... lui ...

"Ainsi parlait Zaratoustra" fait partie de ce que j'ai lu de plus fort et de plus troublant ... c'est une merveille qu'on ne cesse jamais de lire ...

Comme extrait, j'ai pensé aux "mots ... pour défaire les maux" ... comme disait mon ami ...
En voici, en attendant un autre extrait que j'aime beaucoup ...
En toute amitié;

[" DES TROIS MAUX

1

"En rêve, dans le dernier rêve du matin, je me tenais aujourd'hui sur le promontoire d'une montagne, - de l'autre côté du monde, je tenais une balance et je pesais le monde.
O pourquoi mon aurore est-elle venue trop tôt : elle m'a réveillé de son incandescence, la jalouse! Jalouse elle l'est toujours incandescences de mes rêves matinaux.
mesurable pour qui a le temps, pesable pour un bon peseur, à portée d'ailes vigoureuses, soluble pour les amateurs d'énigmes divines coriaces : c'est ainsi que mon rêve a trouvé le monde.
mon rêve, un hardi navigateur, mi-voilier, mi-rafale, taciturne à l'égal des papillons , impatient à l'égal des faucons : comment pourrait-il bien avoir aujourd'hui patience et temps pour peser le monde!
Ma sagesse lui a-t-elle parlé en secret, ma sagesse, ma sagesse de jour, rieuse et éveillé, laquelle se moque de tous les "mondes infinis "? Car elle dit: " Où est la force, là, le nombre devient le maître : il a plus de force."
Avec quelle assurance mon rêve regardait ce monde fini, ni curieux, ni avide comme un vieillard,ni craintif, ni suppliant :
- comme si une pomme ronde s'offrait à ma main, une pomme d'or mûre à la peau fraiche et douce, veloutée, -ainsi le monde s'offrait à moi :
- comme si un arbre me faisait signe, aux branches larges, à la volonté forte, recourbé pour être appui et marchepied pour ceux que le chemin a fatigués : ainsi le monde était sur mon promontoire :
- comme si des mains délicates m'apportaient un écrin - un écrin, ouvert pour l'enchantement d'yeux pleins de pudeur et de vénération : ainsi aujourd'hui le monde s'offrit à moi :
- pas assez énigme pour chasser de lui l'amour des hommes, pas assez solution pour endormir la sagesse des hommes, - c'était une bonne chose bien humaine pour moi que le monde aujourd'hui, ce monde dont on dit tant de mal!
Que je remercie mon rêve matinal, d'avoir ce matin, de bonne heure, pu peser le monde! Il est venu à moi comme une bonne chose humaine, ce rêve et consolateur des cœurs!
et pour faire comme lui en plein jour et pour imiter et apprendre de lui ce qu'il y a en lui de meilleur :je veux maintenant mettre les trois choses les plus mauvaises sur le plateau de la balance et bien les peser de façon humaine.
Celui qui a appris à bénir, celui-là aussi a appris à maudire : quelles sont au monde les choses les plus maudites? Ce sont elles que je veux mettre sur la balance.
Volupté, appétit de domination, appétit de soi-même : ce sont là les trois choses les plus maudites jusqu'à maintenant et les plus médites et les plus calomniées, - ces trois choses, je veux bien les peser humainement .
Allons! ici est mon promontoire et là-bas il y a l'océan, il roule vers moi, frisé, caressant, le fidèle vieux chien monstrueux, au mille têtes, que j'aime.
Allons! Ici, je veux tenir la balance au-dessus de la mer qui roule et je choisis aussi un témoin, pour qu'il regarde, - toi, l'arbre-ermite, toi à la senteur forte, toi qui te déploies largement en voûte, toi que j'aime!
Sur quel pont le maintenant va-t-il vers le jadis? Selon quelle contrainte ce qui est haut s'efforce-t-il à s'abaisser vers ce qui est bas? Et qu'est-ce qui ordonne à ce qui est haut de s'élever encore?
Voici la balance égale et immobile : j'y ai jeté trois lourdes questions, l'autre plateau porte trois lourdes réponses. "

2

Volupté : l'épine et l'écharde pour tous les contempteurs du corps en chemises de pénitents, maudite en tant que " monde " chez tous les adorateurs d'arrière-monde : car elle nargue et se moque de tous les professeurs d'embrouillamini.
Volupté : pour la canaille, le lent feu où on la brûle; le four bouillonnant et ronflant prêt pour le bois vermoulu et les torchons puants.
Volupté : pour les cœurs libres, librement et innocemment, le bonheur champêtre de la terre, tout le trop-plein de reconnaissance de tout avenir dans le maintenant.
Volupté : en doux poisson seulement pour ce qui est fané, mais pour ceux qui ont la volonté du lion, le grand cordial et le vin d'entre les vins, ménagé avec respect.
Volupté : le grand bonheur, image d'un bonheur plus haut et de suprême espoir. car à beaucoup de choses le mariage est promis et plus encore que le mariage,
- à beaucoup de choses, plus étrangères entre elle que l'homme et la femme : - et qui a jamais compris combien étrangers l'homme et la femme sont l'un à l'autre!
Volupté : - pourtant je veux avoir des clôtures autour de mes pensées et aussi autour de mes paroles : pour que les porcs et les dilettantes ne fassent pas irruption dans mon jardin.

Appétit de domination : l'aiguillon ardent des cœurs durs les plus endurcis; l'épouvantable martyre qui est réservé au plus cruel; la sombre flamme des bûchers vivants.
Appétit de domination : le frein maléfique que l'on impose aux peuples les plus vains; c'est lui qui nargue toute vertu incertaine; c'est lui qui chevauche toute monture et toute fierté.
Appétit de domination : le tremblement de terre qui brise et qui éventre tout ce qui est vermoulu et creux; lui qui brise punissant, grondant et roulant les sépulcres blanchis;lui, le point d'interrogation dont l'éclair jaillit à coté de réponses prématurées.
Appétit de domination : devant son regard l'homme rampe et se planque et se fait serf et s'abaisse plus bas que le serpent ou le porc, - jusqu'à ce qu'enfin le grand mépris crie par sa bouche.
Appétit de domination : le maître effrayant qui enseigne le grand mépris, qui prêche aux villes et aux empires, le leur disant en plein visage : " Que cela en soit fini de toi! ", jusqu'à ce que ce cri s'élève de leur propre bouche : " Que cela en soit fini de moi. "
Appétit de domination : lui qui monte, séducteur, même jusqu'aux purs et aux solitaires et à des hauteurs qui se suffisent à elles-mêmes, incandescent comme l'amour qui peint les pourpres de l'allégresse de façon séduisante au ciel terrestre.
Appétit de domination : pourtant qui nommerait maladie un tel besoin qui porte ce qui est haut à aspirer, en bas, à la puissance! Il n'y a rien de maladif, rien de morbide dans une telle aspiration, dans une telle descente!
Que la hauteur solitaire ne soit pas éternellement vouée à sa solitude et ne se contente pas éternellement d'elle-même; que la montagne descende à la vallée et que les vents des sommets descendent vers tes bas-fonds :
Ô qui trouverait le vrai nom de baptême, son nom véritable pour un tel désir!

" Vertu qui prodigue ". - c'est ainsi que Zarathoustra appela jadis l'inexprimable.
Et il arriva alors, - et en vérité, cela arriva pour la première fois -, que sa parole fit l'éloge de l'égoïsme, de l'égoïsme sain et robuste qui jaillit d'une âme puissante :
- d'une âme puissante, à laquelle appartient le corps élancé, victorieux, roboratif, autour duquel chaque objet devient miroir :
- le corps souple et séduisant, le danseur dont l'image et la quintessence est l'âme heureuse d'elle-même. Une telle joie de soi-même, qu'elle soit joie des âmes ou des corps, s'appelle elle-même vertu.
Avec ses mots de bien et de mal une telle joie de soi-même s'abrite dans des bosquets sacrés ; avec le nom de son bonheur elle bannit d'elle tout ce qui est méprisable.
Elle bannit d'elle tout ce qui est lâche; elle dit ; " mal " - c'est ce qui est lâche! Celui qui lui semble méprisable c'est celui qui est toujours soucieux, qui se plaint et gémit toujours, celui qui ramasse jusqu'aux plus menus avantages.
Elle méprise aussi coure sagesse lamentable : car, en vérité, il existe aussi une sagesse qui s'épanouit dans l'obscurité, une sagesse d'ombre nocturne, qui gémit sans cesse : " Tout est vain! "
La méfiance timide lui semble peu de chose, tout comme celui qui veut des serments plutôt que des regards et des mains : tout comme une sagesse par trop méfiante, car une telle sagesse est le propre des âmes lâches.

Moindre encore celui qui s'empresse à plaire, le chien couchant, qui aussitôt se met sur le dos, plein d'humilité; il existe aussi une sagesse qui est humble et rampante comme un chien et pieuse et qui s'empresse de plaire.
Elle hait et n'éprouve que dégoût pour qui ne veut jamais se défendre, pour qui ravale ses glaires empoisonnées et ses regards mauvais, pour celui qui est par trop patient, qui supporte tout, se contente de tout : cela. en effet, est le propre d'une nature servile.
Cette bienheureuse joie de soi-même, elle crache sur tout ce qui est servile, que ce soit celui qui est servile à l'égard des dieux et des coups de pied divins ou que ce soit à l'égard des hommes ou de stupides opinions humaines.
Mauvais : c'est ainsi qu'elle appelle tout ce qui est ployé, tout ce qui se ploie servilement, les yeux qui clignent prisonniers, les cœurs oppressés, et cette façon fausse de céder, qui embrasse avec de grosses lèvres lâches.
Et faux semblants : c'est ainsi qu'elle nomme les mots d'esprit des valets, des vieillards et ceux qui sont fatigués; et surtout la bouffonne folie des prêtres, présomptueuse, tortueuse, la pire de toutes!
Mais les Faux sages, tous les prêtres, ceux qui sont fatigués du monde et tous ceux dont l'âme est de l'espèce féminine ou de l'espèce des valets -
ô combien leur jeu depuis toujours a joué de mauvais tours à la soif de soi-même!
Et jouer de vilains tours à la soif de soi-même, c'est cela que l'on prétendait être vertu et qui devait s'appeler vertu.
Et désintéressés, c'est-à-dire " oublieux de soi-même ", - c'est ainsi que se désiraient eux-mêmes, à juste titre, tous ces lâches fatigués du monde, ces araignées, ces épeires!
Mais pour tous ceux-là, voici venir là journée, la métamorphose, l'épée de justice, le Grand Midi : alors beaucoup de choses seront révélées!
Et celui qui proclame la santé et la sainteté du moi,* celui-là, en vérité, proclame aussi ce qu'il sait, en devin : "Voyez, il vient, il est proche le Grand Midi! "

Ainsi parlait Zarathoustra."]
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Message par belhouchet Sam 5 Sep - 4:43

« On ne m'a pas demandé — mais on aurait dû me demander —, ce que signifie dans ma bouche, dans la bouche du premier immoraliste, le nom de Zarathoustra, car c'est juste le contraire qui fait le caractère énormément unique de ce Perse dans l'histoire. Zarathoustra, le premier, a vu dans la lutte du bien et du mal la vraie roue motrice du cours des choses. La transposition en métaphysique de la morale conçue comme force, cause, fin en soi, telle est son œuvre. Mais cette question pourrait au fond être considérée déjà comme une réponse. Zarathoustra créa cette fatale erreur qu'est la morale ; par conséquent il doit aussi être le premier à reconnaître son erreur. »

Extrait "Pourquoi je suis un destin".... Nietzche

Mais surtout à lire "Généalogie de la morale"
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Message par Bourtouqal banafsadji Sam 5 Sep - 20:21

Voilà un terrain sur lequel (l'oeuvre de Nietzche) le bien et le mal sont laissés à la conscience et non pas régentés par des illuminés.

Merci de cette digression !
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Message par belhouchet Sam 5 Sep - 20:28

Bourtouqal banafsadji a écrit:Voilà un terrain sur lequel (l'oeuvre de Nietzche) le bien et le mal sont laissés à la conscience et non pas régentés par des illuminés.

Merci de cette digression !

ifaut remercier Nietzche pour cette parabase ... :-009-: qui écarte tout quiproquo
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